A Sant'Andria : origines et coutumes
Cette fête traditionnellement méditerranéenne (célébrée le 30 novembre) s’est ancrée dans la coutume corse. Quelque peu oubliée et délaissée au profit d’Halloween, A Sant’Andria est néanmoins célébrée dans de nombreux groupes scolaires de l’île, aussi bien dans les villages qu’en ville. Retour sur les origines et les coutumes de cette date importante dans la culture insulaire.
Cette fête d’origine païenne marque le passage de l’automne à l’hiver. Selon les croyances, les âmes des défunts reviennent dans le monde des vivants pour les aider à avoir de bonnes récoltes mais également pour les apaiser. « Traditionnellement, ce sont les enfants qui sont les plus adeptes de cette fête. Il se barbouillent le visage au charbon, sont vêtus d’habits de l’époque, brandissent des casseroles pour chasser les démons et les mauvais esprits. Ils font ensuite le tour du village pour frapper aux portes pour récolter des noix, des châtaignes, des canistrelli mais aussi des bonbons. A la fin de la récolte, tout le monde se réunissait sur la place du village pour faire le spuntinu. » témoigne Jean-Yves Casalta, membre de l’Associu Carnavale di Brandu.
A pricantula
La Sant’Andria possède des similitudes avec Halloween, « Comme pour Halloween, on vidait une citrouille, on y dessinait les yeux, le nez et la bouche, puis on y introduisait une bougie à l’intérieur. On accrochait cette citrouille au bout d’un bâton et on recouvrait le bâton avec un linceul de couleur noire. Cette citrouille faisait le tour du village avec nous, c’est une tradition que nous avons repris dans notre village. »
Mais pour réclamer toutes ces choses, il faut chanter a pricantula (la comptine) : Apriti ! Apriti à Sant’Andria ! Chì veni da longa via ! T’hà i pedi cunghjilati, È t’hà bisognu di riscaldà si ! D’un bon’vichjeru di vinu ! Ou celle-ci : Sant’Andria piscadore, piglia un pesciu è falli onore, Pigliane un antru pè curtesia, falli onore è mandalu via. Pour remercier l’hôte pour sa générosité, l’on récite cette phrase : Chè vo’ aghjiti danari quantu ci hè rena in u mari ! En revanche, on lance un blasphème à celui qui ne donne rien : Ch’elli ti venghinu zini in culu quant’ellu ci hè petre in stu muru !